Le valet de nuit

J’ai connu un noctambule, un homme que je voyais après minuit. Exclusivement. Arthur, je l’appelais l’amant du crépuscule. Notre histoire a duré 169 nuits. Quand il m’a quittée, il ma légué un valet de nuit sur lequel il pendait ses pantalons (un plis, un rebord). Après notre rupture, j’ai vécu certaines perturbations. J’étais en proie à des rêves éveillés ; sans Arthur, mon lit me semblait immense et menaçant. Je me levais, somnambule, et je parlais à mon valet - la nuit favorise l’accointance - et quand, n’y tenant plus, je rêvais d’étreintes et d’effusions, j’agrippais le valet de nuit, le plongeais sous la couette et m’endormais dans ses bras.(...)




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