Le valet de nuit
J’ai connu un noctambule, un homme que je voyais après minuit. Exclusivement. Arthur, je l’appelais l’amant du crépuscule. Notre histoire a duré 169 nuits. Quand il m’a quittée, il ma légué un valet de nuit sur lequel il pendait ses pantalons (un plis, un rebord). Après notre rupture, j’ai vécu certaines perturbations. J’étais en proie à des rêves éveillés ; sans Arthur, mon lit me semblait immense et menaçant. Je me levais, somnambule, et je parlais à mon valet - la nuit favorise l’accointance - et quand, n’y tenant plus, je rêvais d’étreintes et d’effusions, j’agrippais le valet de nuit, le plongeais sous la couette et m’endormais dans ses bras.(...)
1 De Rosa -
Peut-on se débarasser de tout? oui sans doute? est-ce que je garde encore une seule chose parmi celles que j'ai déménagées plus de 20 fois? je n'en vois pas immédiatement. Tu donnes vie aux objets maintenant. longtemps Ji-Pi a voulu un valet de nuit, fatigué de mes remarques sur les pantalons etc. pendus aux portes des armoires qui, de ce fait, restaient ouvertes; il a fini par en hériter un au décès de son beau-père mais l'a à peine employé, gardant ses bonnes habitudes. Où est-il maintenant? Depuis quand ne l'ai-je plus vu? Depuis quelle maison, dans quel pays? A-t-il trouvé un possesseur passionné?
Tiens, je vais lui en offrir un à la prochaine occasion mais j'irai le chercher dans une brocante; je penserai que c'est le tien qui continue son petit bonhomme de chemin; peut-être le séduira-t-il cette fois? Bisous
2 De Valérie -
Chère Rosa,
Tes histoires prolongent les miennes. Je te lis avec plaisir.
Bon baisers en Afrique,
V.